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La Cicatrice du diable



Après la défenestration d'un scénariste du bureau de Cécilia Rhodes, célèbre productrice, le commissaire Milot, chargé de l'enquête, est peu convaincu par la thèse du suicide. Il établit un parallèle avec la mort de Lucie Drax, une jeune scénariste qui travaillait pour Cécilia trente ans plus tôt. Une affaire qui semble liée à l'histoire personnelle de Milot. Autour de cette femme prête à tout pour parvenir à ses fins, gravitent un assistant fou amoureux, un mari richissime et un scénariste raté qu'elle exploite. Des pantins qui ne tarderont pas à vouloir jouer leur propre rôle… Découvrant une femme impitoyable, le commissaire n'hésitera pas à faire saigner une ancienne et effroyable blessure : la cicatrice du diable.
Avec ce nouveau roman policier, Laurent Scalese offre à son lecteur une plongée fascinante dans le milieu du cinéma, univers qu'il connaît bien pour le fréquenter depuis longtemps. Une atmosphère oppressante autour d'une intrigue bien ficelée.
Passionné par le roman noir des années 1930-1940 et le cinéma anglo-américain, Laurent Scalese est aujourd'hui un scénariste reconnu pour le cinéma et la télévision. Auteur de romans policiers à succès, il a publié Le Samouraï qui pleure, L'Ombre de Janus, Des pas sous la cendre chez Pygmalion et, chez Belfond, Le Baiser de Jason, prix Sang d'encre des lycéens 2005 et Le Sang de la mariée (2006).
À propos de ses précédents romans :
"Un roman très contemporain et haletant, qui n'a rien à envier à ses modèles 'noirs' anglo-saxons." Page des libraires
"Ce roman français, violent et angoissant, au rythme rapide, vaut bien les meilleurs du genre, généralement anglo-saxon." Télé Z
"Epatant ce Frenchie qui signe à coup sûr le premier grand polard 2005. On brûle d'envie de le prendre en flagrant délit de récidive." Le Vif/L'Express
Vidéos
Entretien avec Franck Thilliez
Interview sur Yvelines Première
Articles de presse
Le Vif/L'Express, le 24 avril 2009
Avec le parfum vénéneux du Diable s'habille en Prada, pimenté de pas mal de meurtres en plus, on suit le parcours d'une productrice aux dents longues. Cécilia Rhodes a quelque chose d'un vampire qui sucerait le talent des autres, parce qu'elle n'en a pas. Elle les jette dès qu'ils ne lui servent plus à rien et, s'ils lui font de l'ombre, elle les laisse exsangues. Arrive dans les talons aiguilles de la prédatrice, un certain Milot, flic désabusé, qui pour des raisons personnelles, enquête sur la mort de Lucie, une des scénaristes, victime de la productrice machiavélique. Mais l'histoire n'est pas aussi simple que ça ! Au-delà du caractère policier de ce récit, on croise des personnages dont les vies - apparemment sans rapport -, finissent par se tisser autour de plusieurs fils rouges. Ce n'est pas une enquête au sens classique du terme, mais plutôt une sorte de saga, des chassés-croisés, des tranches de vies qui, en fin de parcours, ont toutes un lien entre elles. Dans sa recherche de la vérité, le flic découvre, dans les failles de celle qu'il traque, un écho à ses propres blessures. Le diable n'étant vraisemblablement qu'une invention humaine, on trouve quelques plumes d'ange accrochées à la queue fourchue. Scénariste pour la télé et le cinéma, Laurent Scalese connaît bien son sujet et le traite avec un sens du suspense qui nous accroche du début à la fin. Son écriture fait penser à un montage de film. Si au début ses personnages nous semblent diaboliques, on parvient, au fil du récit, à éprouver une certaine compassion pour eux lorsqu'on comprend que leur comportement abject est le fruit d'atroces souffrances. Mais là où Scalese est fort, c'est qu'il nous mène en bateau du début à la fin. On croit avoir pigé et on se prend une belle claque ! Il dépeint avec brio et intelligence un milieu où les petits poissons se font manger par les requins. Et ce ne sont pas toujours les gros les plus dangereux.Nadine Monfils
Librairie Gibert Joseph, mai 2009
Un roman policier qui dévoile l'envers du décor du milieu audiovisuel et les compromissions faites pour s'y imposer. De rebondissement en rebondissement, le lecteur est tenu en haleine. C'est aussi un roman de personnages en souffrance : douleur liée au passé, à la culpabilité, au manque d'amour, à la perte, à la non reconnaissance artistique. Laurent Scalese a réalisé ici son roman le plus noir et le plus réussi.Plume Libre
Laurent Scalese revient, après trois ans d'attente, avec un nouveau roman noir psychologique.On retrouve avec plaisir la plume de l'auteur, maîtrisant habilement un suspense allant crescendo et un art du rebondissement. Tenant le lecteur en haleine jusqu'au dernier mot.
Le pouvoir est au cœur de cette histoire. Laurent Scalese explore le fond de l'âme humaine et ses réactions face aux différentes manipulations. Plaçant le lecteur aussi bien dans la peau du manipulateur, que dans celle du manipulé. Afin d'y déceler le point ultime où tout bascule et à quel moment un être peut tomber du mauvais coté. Les personnages sont tous très fouillés. Chaque psychologie est approfondie pour en connaître les moindres rouages et failles. L'héroïne Cécilia Rhodes est machiavélique à souhait, un véritable grand rôle de cinéma.
Le milieu dans lequel se déroule cette intrigue est celui de la télévision. Un univers que Laurent Scalese connaît particulièrement bien. Étant lui-même scénariste, entre autres des téléfilms La Taupe 1 et 2 et des Corbeaux. Il nous plonge ainsi dans les coulisses pour découvrir l'autre côté du miroir, bien loin des lumières et des paillettes. Où chacun est juste un maillon interchangeable d'une chaîne, que l'on use jusqu'à la cassure.
L'atmosphère de "La cicatrice du Diable" n'en est ainsi que plus noire. Même si des meurtres et l'enquête sont le fil rouge du récit. Ce livre prend toute sa dimension dans sa seconde partie dévoilant ainsi le passé des protagonistes et leurs destins bouleversés.
Laurent Scalese signe un grand retour avec "La cicatrice du Diable". Indéniablement l'un de ses meilleurs romans encore plus fort que "L'ombre de Janus" ou "Le baiser de Jason".
Superpouvoir.com
Préparation : 3 ansCela faisait quelques années que nous attendions le nouveau roman de Laurent Scalese et notre attente a été récompensée.
Ingrédients pour un lecteur
Dans la Cicatrice du Diable, l'auteur cuisine deux ingrédients qu'il connaît bien, pour les avoir déjà utilisés dans ses précédents romans : l'intrigue et les âmes tourmentées. Et en cuisine littéraire, ce sont deux ingrédients qu'il faudra à un moment saisir et à un autre cuire à feu doux. Ces subtilités, l'auteur les maîtrise totalement. Mais ce qui fait le talent d'un bon cuisinier, ce n'est pas de maîtriser son art. C'est le plaisir qu'il prend à le pratiquer, plaisir qu'il va tenter de transmettre dans son art. Et cet " enthousiasme " transpire des pages du dernier roman de Laurent Scalese.
Un élément troublant participe aussi au fait que la sauce puisse prendre aussi bien : le romancier a pendant ces dernières années, travaillé dans le milieu du cinéma et de l'audiovisuel. Même si nous savons très bien que la Cicatrice du Diable n'est qu'une fiction, on ne peut s'empêcher d'être à la fois fasciné et dérangé par cet univers où certains " requins " naviguent en toute impunité en croquant de temps en temps sa part de chair fraiche …
Préparation de l'intrigue
Le point de départ de cette histoire est original puisque pour une fois, l'intrigue va naître autours d'un personnage vénéneux. Nous serons moins tentés de donner l'étiquette de héros au personnage du flic puisque Cécilia Rhodes est véritablement le fil rouge de ce roman. C'est elle le cœur de cette histoire dont émane toute cette énergie négative et destructrice. Elle est au milieu de cette immense toile d'araignée, dont elle tient entre ses mains un certain nombre de fils …
Préparation des personnages
Une cicatrice cache une ancienne blessure, une plaie. Celle évoquée par le titre nous mène directement à Cécilia Rhodes. Mais en creusant un peu, on découvre que c'est aussi celle du commissaire Artus Milot, et de tous les personnages hantés de cette histoire. Parce que la cicatrice cache aussi des blessures de l'âme. Les âmes innocentes d'une enfant de 7 ans ou d'une jeune femme amoureuse en opposition à celles d'un amant humilié, d'un scénariste manipulé ou d'un policier hanté, lui aussi.
Dégustation
Le mélange de cette intrigue et de cette soupe d'âmes donne un roman de 308 pages qu'il est difficile de refermer une fois entamé.
La cerise sur le gâteau viendra des deux derniers mots du roman. C'est diabolique. On vous aura prévenus …
Blog les bonheurs de Sophie
J'ai lu presque tous les livres de Laurent SCALESE: le baiser de Jason, l'ombre de Janus, le sang de la mariée... et j'ai à chaque fois passé un excellent moment de lecture. Cet auteur n'a, à mon sens, rien à envier aux auteurs américains.La cicatrice du diable est différent des précédents. Ce n'est pas un thriller axé sur le monde de la police et ses enquêteurs mais plutôt un polar noir et psychologique. Pas de tueur en série à l'horizon ni de coupable à démasquer (même si un des personnages mène une enquête) mais plutôt une galerie de personnages aux personnalités diverses, bien amochés, sur le fil et pas loin de basculer du côté obscur...
Laurent SCALESE nous dépeint leur souffrance, leurs failles voire leur dérive avec pour toile de fond l'univers de l'audiovisuel qu'il maîtrise pour l'avoir côtoyé de près.
On évolue dans ce panier de crabes, à la recherche de la vérité, où le profit et la rentabilité sont les maîtres mots au détriment des sentiments.
J'ai dévoré ce livre, c'est réaliste, cruel et sans concessions.
J'ai attendu impatiemment la sortie de ce livre (le dernier remontant à 3 ans) et ça valait la peine.
Polars Pourpres
Quand un scénariste se défenestre depuis le bureau de la célèbre productrice Cécilia Rhodes, le commissaire Milot ne croit pas un seul instant au suicide. Cela le conforte plutôt dans ses soupçons, puisqu'il voit dans cette femme forte un véritable tyran prêt à tout pour exploiter les personnes qui l'entourent. Pour parvenir à la confondre, Milot cherchera la faille de Cécilia, quitte à rouvrir de vieilles cicatrices...Trois ans après Le Sang de la mariée, Laurent Scalese est de retour dans le monde du polar, et met pour une fois le thriller de côté pour nous offrir un roman noir des plus sombres, où psychologie et suspense se mêlent et entretiennent l'intérêt du lecteur jusqu'aux dernières pages.
Avec ce sixième livre, Laurent Scalese choisit donc de mettre en avant les personnages et s'attache à nous décrire leur passé, leurs motivations et leurs obsessions. Il dissèque ainsi l'âme de ses héros, les met à nu et nous dévoile leurs zones d'ombres, avec le même souci de précision pour les personnages principaux que pour les protagonistes secondaires. Cette galerie de personnages torturés, chacun à leur tour maléfique ou manipulateur, contribue fortement à la réussite du roman.
Fort de son expérience de scénariste, Laurent Scalese nous offre également une intrigue réaliste et très certainement remplie de détails qu'on devine véridiques. Avec le sens de la narration qu'on lui connaît, il surprend régulièrement son lecteur jusqu'aux toutes dernières phrases.
La Cicatrice du diable s'impose donc comme un roman marquant dans la bibliographie de Laurent Scalese, qui se démarque des romans précédents par sa noirceur, tout en témoignant à nouveau des qualités narratives de son auteur.
Les chroniques de l'imaginaire
Quand Gregory Morvan se suicide en se défenestrant du bureau de Cecilia Rhodes, le commissaire Artus Milot saute sur cette occasion d'approcher cette femme qu'il hait. En effet il est convaincu qu'elle est l'assassin de Lucie Drax, la véritable scénariste de L'Imposteur.Charles Kessel, aussi, hait Cecilia Rhodes, dont les exigences contradictoires le rendent fou. Il la hait, mais il est prêt à tout pour percer dans le monde du cinéma, à défaut de le faire en littérature. Et il a déjà payé le prix fort.
Ce roman très cinématographique est raconté en séquences très courtes, qui s'enchaînent comme celles d'un film noir. L'action est incessante, le suspense haletant, et les rebondissements se succèdent jusqu'à la dernière ligne. Les amateurs ne manqueront pas d'apprécier.
Ecrite par Mureliane, dans la rubrique Roman Polar
Nord Eclair
Le festival de Cannes vient de se terminer et à voir l'ambiance qui régnait au soir du palmarès dans le jury, on se dit qu'il y a peut-être là matière à un bon thriller.On attendra pour ce noir roman espéré sur les coulisses des délibérations du jury mais en attendant, on peut savourer le dernier opus de Laurent Scalese qui nous mène dans le milieu de la production télévisée, un univers que l'on devine aussi impitoyable que Dallas à la grande époque de Sue Ellen et de JR Ewing. Disons que sous la plume de Laurent Scalese, qui sait de quoi il en retourne puisque lui-même scénariste pour la télévision, c'est bien pire que tout ce que l'on avait imaginé. Avec une célèbre productrice qui n'hésite pas à jeter ses scénaristes après les avoir bien pressés. Certains en meurent, telle Lucie Drax, et encore un autre. Forcément, autant de morts suspectes dans l'entourage de Cécilia Rhodes, ça attire l'attention de la police et notamment, celle du commissaire Artus Milot. Attention, vous ne regarderez plus jamais une série télé de la même manière après avoir lu La cicatrice du diable. L'audimat risque d'en prendre un coup...
Christelle Jeudy
Impudique Magazine
Qui mieux qu’un scénariste pouvait imaginer un roman qui se déroule dans le milieu du cinéma ? Laurent Scalese mêle habilement ces personnages qui portent tous des cicatrices, pas toujours visibles à l’œil nu. L’intrigue est à la fois haletante et oppressante. A chaque ligne, le lecteur se demande jusqu’où l’auteur va l’emmener. Laurent Scalese raconte le pire.La cicatrice du diable, un polar violent, angoissant et… français. Après sa lecture, plus personne ne pourra dire que seuls les anglo-saxons sont les maîtres en ce domaine.
Cali Rise
Yozone
Cette cicatrice est celle de Cécilia Rhodes, productrice réputée et sans scrupules. Lorsqu’un de ses scénaristes esclaves se jette par la fenêtre de son bureau, le commissaire Milot fouille le passé trouble de la productrice… qui s’est trouvée un nouveau jouet : Charlie Kessel, un auteur raté.En pleine crise de confiance, celui-ci voit dans le contrat qu’on lui fait miroiter une véritable bouée de sauvetage.
Jusqu’où ira-t-il pour répondre aux caprices de la production ?
Difficile de parler du milieu de la télévision sans tomber dans les écueils habituels : le glamour (le monde du show-biz adorant mettre en scène ses prétendues turpitudes pour mieux réaffirmer sa supériorité auto-proclamée sur le vulgus pecum) ou le moralisme facile.
Des écueils que Laurent Scalese, qui est en train de se faire une niche dans le milieu encombré du polar, évite comme en se jouant. Difficile de croire à l’aspect glamour et bling-bling lorsqu’on met en scène des personnages aux passions bien humaines et somme toute basées sur des émotions basiques : la soif de pouvoir, de renommée ou tout simplement, pour l’auteur Charlie Kessel, plongé dans un milieu cruel et capricieux, la survie la plus élémentaire, quoi qu’il en coûte.
De moralisme facile, point non plus. L’auteur a l’intelligence de faire vivre ses personnages sans jamais les juger, et même ce "diable" qu’est la productrice est avant tout humaine, trop humaine.
Au lecteur de faire son propre jugement, mais l’impression qui domine est celle de la tristesse. Tristesse de cet univers qui glorifie un jour pour rejeter le lendemain, accroché à ses privilèges ou prêt à tout pour y accéder, où le sexe n’est qu’une commodité pour parvenir à ses fins et ou l’absence d’empathie est une qualité majeure. Et c’est ce qui reste de leur humanité qui provoquera la perte de personnages vivant leur descente aux enfers sans même s’en apercevoir.
Une peinture de mœurs sans concessions qui se fait à travers d’une histoire policière certes classique, avec les traditionnels retours en arrière, mais parfaitement maîtrisée.
Le tout divisé en chapitre courts et percutants, sans l’ombre d’un temps mort, mais aussi dépourvu des afféteries de ceux qui se targuent d’une prétendue "écriture cinématographique". Et au final, cette description d’un milieu si mécanique en prend des accents humanistes, comme si on conjuguait le sens du drame humain d’un Thierry Crifo avec l’écriture précise et implacable d’un Colin Thibert.
Résultat : encore un de ces romans qu’il vaut mieux ne pas attaquer le soir de peur de passer une nuit blanche…
Thomas Bauduret
Les Dernières Nouvelles d'Alsace
Productrice de cinémortsScénariste pour la télévision et le cinéma, Laurent Scalese connaît bien ce milieu paillettes où apparemment tous les coups bas sont permis. «La Cicatrice du diable» est un film dans le film.
S'il a vraiment rencontré dans la vie une productrice qui ressemble à la Cécilia Rhodes du livre, Laurent Scalese a dû souffrir. On comprendrait qu'il la charge d'autant de turpitudes. La dame est en effet un monstre de cynisme. Elle exploite sans scrupule un romancier auquel elle a promis monts et merveilles, elle manipule son assistant, amoureux, qu'elle soumet à de pervers jeux sexuels. Le jour où un scénariste se défenestre du bureau de Cécilia, le commissaire Artus Millot est en droit de se demander si elle n'a pas une responsabilité, au moins morale, dans ce «suicide». D'autant que son enquête lui fait exhumer une autre affaire, la mort non élucidée d'une scénariste employée par Cécilia trente ans auparavant.
On découvrira, au fil des rebondissements dont Laurent Scalese a le secret, que le commissaire Millot a un lien très personnel avec ce précédent crime maquillé. De Cécilia Rhodes ou de Laurent Scalese, on ne sait lequel des deux est le plus machiavélique. Comme toujours avec cet auteur-scénariste, le fin mot de l'histoire est dans la dernière ligne et tient en... deux mots.
Claude Keiflin
Télé Magazine
Scénariste défenestré, productrice vénéneuse et commissaire sceptique, il n'en fallait pas plus à Laurent Scalese pour trousser un implacable sixième opus. Saisissante narration, intrigue bien ficelée et stupéfiante galerie de personnages balafrés par la vie provoquent une noire jubilation. Plus encore lorsqu'on sait que l'auteur est lui-même scénariste.
Céline Boizette
Le cercle noir
Laurent Scalese n'y va pas par quatre chemins, il commence son livre par un suicide par défenestration mais qui n'en est pas tout à fait un. Bien que personne n'ait aidé l'équilibriste, ou du moins pas physiquement, il s'est quand même écrasé six étages plus bas. Je ne sais pas si vous me suivez.
Une productrice, Cécilia Rhodes, endosse systématiquement les scénarii écrits par ses scénaristes et les vire tour à tour. Ça ne se passe pas toujours très bien, la preuve, le défenestré. Comme cette fameuse mante religieuse est plutôt belle plante, elle n'a pas de mal à faire tourner en bourrique tout le petit monde du cinéma ou de la télé.
Un flic, le commissaire Artus Milot, ne croit pas au suicide, ou du moins pas comme on l'entend habituellement. De plus, il a un petit compte à régler avec la terreur du petit écran. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est sûr, il ne l'aime pas beaucoup et s'il pouvait la faire embastiller, il ne va pas se gêner.
Dans ce bouquin, il y a un nombre assez conséquent de cadavres et une quantité non négligeable de givrés. L'auteur nous emmène dans ses délires qui, je le pense, sont tout à fait réalistes. Ne dit-on pas que la réalité dépasse souvent la fiction.
J'avoue avoir pris du plaisir à lire « La cicatrice du diable », tout comme d'autres titres du sieur Scalèse comme « Le baiser se Jason » et « Le sang de la mariée » également sortis chez Belfond.
Bonne lecture.
Patrice Farnier
Noir suspense
Ce polar noir plonge le lecteur dans les milieux du cinéma et de la télévision, univers que connaît bien l'auteur, pour le fréquenter. Point de départ de cette histoire, la défenestration d'un jeune scénariste dans le bureau de son employeur, la tant redoutée Cécilia Rhodes.Suicide ou crime? comme d'habitude, dans ces milieux artistiques, c'est tout un petit monde d'intrigues, de rivalités et de vieilles rancoeurs que va mettre à jour, le commissaire Artus Milot, en interrogeant Cécilia Rhodes et son entourage.
En relation avec un autre suicide, vieux de trente ans celui-là : l'explication du suicide ou du crime et l'identité de son auteur s'y dissimulent. Mais l'intérêt essentiel, réside plutôt dans l'exploration des âmes et d'un microcosme où les requins ont l'habitude de dévorer les petits poissons.
Sous la plume mordante et cynique de Laurent Scalese, le lecteur se fait balader. Peu à peu, les secrets remontent à la surface et l'atmosphère devient de plus en plus oppressante. Tandis que le commissaire Milot se bat dans un milieu étranger et hostile, un univers noir et poisseux s'impose à lui, comme une hallucinante plongée dans les recoins sombres du show-biz.
Sur un rythme tout en crescendo, ponctué par de furieuses accélérations dès que les choses se gâtent, ce suspense baignant dans une atmosphère très particulière, à la fois brutale et amorale, impose des personnages "hauts en couleurs", qui font tout le sel de ce récit. On y trouve : un commissaire de police alcoolique accro aux pilules du bonheur, une directrice de production tyrannique, prête à tout pour satisfaire ses ambitions démesurées, enfin une jeune scénariste, fauchée dans la fleur de l'âge, par l'entreprise de démolition psychologique menée contre elle par des proches.
Si Laurent Scalese s'y entend pour faire tenir une histoire debout, il est encore meilleur à l'heure de la chute. Son écriture fait penser à un montage de film. Ici pas de tueur en série, ni de plans larges avec effets spéciaux, pas de scènes révulsantes et sanglantes. Mais une histoire bien ficelée, haletante jusqu'au bout, qui ravira j'en suis sûr, le lecteur amateur de bons polars, au suspense bien dosé.
Mic
Zonelivre
Des scripts tâchés de sang, de honte et d’envie.Travailler dans le milieu du cinéma peut jouer sur le système nerveux au point de faire comme le scénariste Grégory et d’écrire sa dernière scène en se jetant par la fenêtre sous les yeux de la productrice Cécilia Rhodes.
Cette femme est un catalyseur de destruction, le commissaire Artus Milot en est persuadé. son intime conviction est qu’elle est également à l’origine de la mort de la scénariste Lucie Drax.
La nouvelle proie de la productrice se nomme Charlie Kessel. Il n’a en commun avec le grand écrivain que le nom, en tout cas, ses écrits n’ont trouvé grâce aux yeux de personne. Le monde du cinéma lui offre enfin sa possibilité d’exister, d’être reconnu.
Mais Cécilia Rhodes est une véritable araignée et dès qu’elle a une proie dans ses filets, elle ne le lâche plus. Elle lui ôte toute sa quintessence. Elle peut jeter sans scrupules son nouveau pantin ou s’approprier ses idées. Bien entendu, il n’y a qu’une grande scénariste dont le nom apparait au générique : Cécilia Rhodes…
Tout cet univers est trouble et légèrement glauque, la « déesse sombre» est toujours escortée de l’impressionnant Kino WATANABE son assistant japonais. A ses côtes dans son travail mais également dans ses perversions…
L’ombre de Faust se dessine derrière plusieurs personnages qui sont prêts à tout sacrifier sur l’autel de la réussite.
Le commissaire Millot tente d’avancer avec ses propres démons. Les petites « pilules magiques» qu’il avale lui donne un caractère instable et cela peut être dangereux pour equ’il puisse xercer efficacement son métier. Sa vie personnelle subit également ces séismes imprévisibles.
« La Cicatrice du diable » est un roman très troublant qui sent à la fois l’envie, la trouille, le désir. Un texte très adulte où l’atteinte du plaisir ultime est primordiale pour certains que ce soit la jouissance sexuelle ou la jouissance de la réussite professionnelle. Et les deux sont très liées.
Quelques personnages sont porteurs d’espoir et de lumière mais dans les ténèbres de plus en plus dense, il faut espérer qu’un dénouement heureux puisse arriver… Mais le cinéma semble être une spirale sombre entrainant tous ceux qui s’en approchent…
Laurent SCALESE montre sa connaissance du monde du cinéma où les écrits d’un scénariste ne pèsent pas très lourds face à des décisions parfois très obscures. Une grosse machinerie qui peut écraser les plus faibles, il faut avoir des proches qui soient en dehors de cet univers et qui vous aiment pour vous aider à garder la tête froide.
La structure du roman est originale avec des chapitres très courts avec des titres évoquant un script. Exemple : Séquence 1. Quartier chinois de Paris - Extérieur/matin.
La bobine se déroule et le lecteur ne peut quitter son siège prisonnier d’un texte inquiétant mais ô combien captivant !
Le blog littéraire et musical Gruznamur/Emotions
Bienvenue dans l’univers impitoyable de la création cinématographique et télévisuelle. Laurent Scalese nous propose un fondu au noir (très noir) sur ce monde, à la rencontre de ses pires travers.Une histoire assez glauque, gros plan sur les perversions de ce microcosme, travelling sur l’amoralité d’un milieu où tout semble permis pour réussir (même si c’est une œuvre de fiction, bien évidemment…).
Usant d’une palette de couleurs sombres, Scalese échafaude un récit déstabilisant, éprouvant, troublant et parfois heurtant.
Parce que c’est avant tout un roman noir et l’auteur utilise à merveille les bons outils pour nous déboussoler, à coups de contre-champs, plongées et contre-plongées. On navigue d’un personnage à l’autre, différents angles de prise de vue (sans qu’il soit possible d’imaginer ce qui va bien pouvoir se passer par la suite), hallucinant devant leurs dérives, leurs failles et leurs dérangements. Des fondus-enchaînés, déchaînés parfois. En effet, la profondeur de champ de cette histoire assez originale met assez mal à l’aise, sentiment accentué par le montage assez inventif de l’auteur.
Laurent Scalese travaillant dans ce milieu, le lecteur fantasmera sur la part de réel du propos.
Un auteur qui se fond dans son histoire, avec un style fluide et des dialogues qui sonnent juste. Et quelques messages assénés au passage sur la création et l’authenticité, avec un zoom sur le crédit que certains donnent à ces valeurs.
Un casting de personnages complexes, dont certains auraient mérité plus de développement à mon sens (quelques pages supplémentaires auraient été les bienvenues), une sorte de galerie des horreurs en Dolby Stéréo, mixée avec intelligence par Laurent Scalese.
Quant au fin mot de l’histoire, vous n’en n’aurez une vision panoramique qu’au clap de fin (jusqu’à l’importance des tous derniers mots), et ça aussi c’est la marque d’une intrigue qui fonctionne.
Alors qu’attendez-vous ? Action !
LIVRENVIE – BLACK KAT’S BLOG
Il est noté thriller... je le classerais plutôt polar noir...Polar, parce que Artus est commissaire. Parce qu'il cherche le coupable du meurtre de Lucy Drax.
Noir, parce qu'il se brise dans sa quête. Parce qu'il est torturé par cette enquête au point de projeter de se substituer à cette Justice qu'il sert pourtant avec vigueur et rage. Parce qu'il ne voit plus rien d'autre que cette obsession, dans son mariage raté, ses insomnies et ses petites pilules colorées.
Noir parce que tous les personnages en scène sont victimes ou bourreaux de leurs propres obsessions ou de leurs propres fantômes.
Laurent Scalese nous dresse le portrait du milieu de la télévision et du cinéma, où tous les corps de métier, ou presque, sont représentés. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce monde n'est pas joli-joli. Tous les a priori négatifs que l'on peut avoir sont présents. Et comme on le sait, l'auteur travaille dans ce milieu et donc, logiquement, on se pose la question de savoir ce qui est de l'ordre du fictif et ce qui relève du véridique.
C'est un environnement sexe, drogue et business qui est ici dénoncé. Ainsi que la qualité médiocre de nombre de productions audiovisuelles par appât du gain, du profit et de l'audimat. C'est le déni de la création artistique dans toute sa richesse, authenticité et originalité. C'est le mépris d'une société imbue de ses superficiels privilèges et en totale dépravation.
Outre cette levée de voile sur ce microcosme, au fil d'une intrigue sans cesse en rebondissements, l'âme de ces divers protagonistes nous enveloppe de souffre, de noirceur et de cruauté, et surtout pas de dentelle. C'est parfois cru et dérangeant, presque insoutenable... On ne peut éprouver de l'empathie pour la plupart... on se réjouit même du sort réservé à certains.
On s'interroge: jusqu'où vont-ils aller pour un rêve de gloire et de reconnaissance? A quoi renoncent-ils?
Certains vont s'apercevoir que la paix de l'âme ne vient jamais dans la vengeance aveugle quand d'autres vont transcender leurs traumatismes passés en infligeant sévices, cruauté, mépris et mort. Certains vont plonger irrémédiablement quand d'autres vont rompre la chaîne du mal.
C'est un roman riche, en thèmes, en réflexions. Le seul bémol que j'émettrais, c'est la réaction de soumission beaucoup trop rapide et extrême de Charlie devant l'autorité manipulatrice de Cécilia.
J'ai aimé le portrait de cette femme, j'ai aimé la détester parce que son "âme brisée" ne trompe pas...
J'ai été bluffé par les divers dénouements, l'auteur m'a baladée jusqu'à la fin, et je me suis dit "non, pas déjà...".
En conclusion, un très bon moment de lecture, mais court... trop court...